Tipi la comtoise 2.0
Prototypage
Design
Création
Inspiration et restriction
Depuis la fin de mes études en horlogerie à Besançon, j’ai engagé, à Toulouse, deux projets créatifs qui me tiennent à cœur. Une horloge contemporaine différente de ce qui est actuellement proposé et une collection de montres à mon image telle que la montre Die Erste, ou encore Hastag.
Ce projet m’est particulièrement cher car cette idée a germé dès le début de mes études en horlogerie. C’est en m’inspirant de la créativité d’horlogers comtois et allemands (Alain Silberstein, Philippe Lebru, Florian Schlumpf) et de leurs créations respectives : la pop up, l’horloge comtoise de Silberstein et la TM2 que ma véritable envie de créer une horloge est née.
Je me suis alors attelé à imaginer une horloge telle que je pourrais la créer en laissant libre court à mon imagination. Les toutes premières ébauches présentaient une horloge plus brute, voir industrielle. Je souhaitais alors mettre en avant le côté mécanique et structurant d’une horloge.
Puis j’ai continué à dessiner, et à force de découvrir de nouvelles manufactures horlogères, j’ai voulu adoucir les lignes de Tipi en intégrant un cadran à cette dernière.
À l’époque, je m’étais alors inspiré de ce qui m’entourait dans ma chambre d’étudiant à Besançon, notamment une vieille penderie IKEA composée de différents portants pouvant soutenir l’ensemble de mon mouvement. J’avais également très envie d’intégrer à cette horloge une dimension astronomique (une de mes autres passions) en ajoutant une phase de lune sur un disque de 59 dents.
L’astronomie au cœur de l’horloge
L’astronomie m’a toujours attiré et à travers Tipi, je souhaite partager cette seconde passion que je développe depuis maintenant quelques années. Intégrer un quantième de lunaison dans Tipi est un véritable défi car les pièces sont inédites et ce type de construction demande une attention toute particulière.
Le design se précise
Au fil des jours et des mois, mon projet s’est enrichi, passant tout d’abord d’une création originale, à la réutilisation d’une vielle horloge comtoise avec son histoire et son vécu. C’est en chinant une horloge comtoise près de chez mes parents du côté de Belfort que Tipi est née. Mon idée était simple : créer un écrin contemporain pour cette vieille horloge comtoise. En m’inspirant de ce que j’avais déjà dessiné, j’ai donc repensé mon projet en gardant à l’esprit que cette horloge puisse s’intégrer dans nos maisons actuelles.
Je m’étais cependant fixé quelques restrictions : ne pas dénaturer le mouvement d’origine, respecter son histoire et remettre en valeur ce qui est pour moi le cœur de l’horloge. Et un jour, j’ai trouvé. J’avais dessiné ce qui regroupait pour moi l’ensemble de mes objectifs. La version finale de Tipi était née.
2 semaines plus tard de modélisation 3D, je pouvais alors voir Tipi sous tous les angles… Ce design sera probablement très proche de la version finale.
Réalisation
Après une pause suite à mon investissement dans les bijouteries Pujol de Toulouse, j’ai pu me consacrer à la réalisation de Tipi avant mon départ pour l’Allemagne en 2022. Pour cela, j’ai été chaleureusement accueilli par le maître horloger Jean Luc Chabosi dans sa bijouterie de Bruguière.
Modification de la cage et impression 3D
Afin d’assurer une parfaite symétrie entre la corde du mouvement du côté gauche de la cage et la corde de la sonnerie, j’ai dû apporter une modification inspirée de l’horloge de Monsieur Silberstein. Cette modification consiste en l’ajout d’un trou décalé dans la cage, ainsi que la création de plusieurs nouvelles pièces permettant une circulation fluide de la corde et du poids.
Cette adaptation a été nécessaire pour garantir un équilibre visuel et fonctionnel entre les deux côtés de la pendule. En m’inspirant de l’ingéniosité de l’horloge de Monsieur Silberstein, j’ai pu concevoir une solution sur mesure qui améliore la circulation des cordes. Certaines de ces pièces ont été réalisé au tours mais aussi en impression 3D.
Malgré les défis et les complications rencontrés lors des semaines de travail acharné, le projet Tipi a finalement vu le jour et, surtout, il a démontré un fonctionnement parfait. Ce fut une expérience exaltante de voir le fruit de tant d’efforts et de dévouement prendre forme. Grâce aux précieux conseils et à l’expertise de Jean Luc Chabosi, j’ai pu surmonter les obstacles et réaliser mon projet mécanique avec succès. Le processus a été exigeant, mais le résultat en valait la peine.
Tipi représente un jalon important dans mon parcours professionnel, et je suis reconnaissant envers tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de cette aventure. Je suis impatient de voir ce que l’avenir me réserve et de continuer à développer mes compétences dans l’univers fascinant de l’horlogerie.
Ceux qui m’ont aidé à réaliser Tipi
Pour réaliser ce projet, j’ai eu la chance de rencontrer deux structures particulièrement accueillantes et ouvertes. L’atelier musée de Salviac m’a permis de finaliser les aspects mécaniques de mon horloge et m’a formé aux réglages fin d’une horloge comtoise. Le Fablab de Toulouse m’a permis de réaliser certaines opérations mécaniques nécessaires à la finalisation de ce projet. La réalisation mécanique de Tipi à eu lieu dans l’atelier de la bijouterie Chabosi, un grand merci à Jean Luc Chabosi pour son accueil et ses précieux conseils.
Un remerciement tout particulier à mon père qui m’a aidé à prendre du recul lorsque j’en avais besoin et m’a aidé à inventer un procédé de mise à niveau unique et innovant. Merci Papa.
Pourquoi le nom de Tipi ?
Tipi est un nom choisi en relation directe avec les tentes utilisées par de nombreuses tribus nomades des plaines indiennes. Avec son trépied triangulaire et ses longues courbes (qui au début se croisaient en haut de l’horloge), Tipi est un hommage à ces constructions ingénieuses faite de matériaux locaux dans le respect des traditions.